De 2009 à 2017, Christian Volckmann et Raphaël Thierry ont développé, sous le nom de ©®, une manière de travailler en équipe tout à fait spécifique qui ne ressemble pas à leur œuvre personnelle. Titre général : The Flow. En anglais , le flux, le courant, ce qui circule, aussi bien l’eau, le sang que les idées. C’est dans le mouvement et dans l’enchaînement créés par l’animation des images dépouillées à l’extrême qu’ils vont chercher des déclics pour peindre. Je reprends ici le texte de présentation paru dans La lettre n° 13 de Mai-Août 2010, de l’Abbaye de Fontevraud.

«  L’aventure de THEFLOW est née d’un désir de travailler ensemble à un projet artistique tout en conservant chacun notre propre liberté d’expression. Nous avons donc créé le binôme C-R afin d’associer nos deux personnalités au sein d’une seule et même identité artistique. L’esprit de notre démarche consiste en effet à mettre au premier plan les œuvres produites, l’essentiel pour nous n’étant pas «  Qui fait quoi ? » mais «  Que faisons-nous ? » Le processus de création débute par le choix du thème qui sera le reflet d’un questionnement qui nous habite au quotidien et qui porte en lui une dimension universelle. Le thème la chasse (HUNT) qui nous a guidé tout au long du premier volet, est un bon exemple d’un sujet qui est au centre de l’activité humaine depuis les grottes de Lascaux jusqu’aux braconniers contemporains qui déciment les espèces en voie de disparition. Lorsque le thème est posé, nous engageons le premier acte en créant un film. Ce film est un ping-pong dont la fabrication se fait au fur et à mesure du dialogue. Inspirés par le jeu du cadavre exquis dessiné, pratiqué par les surréalistes, nous procédons à un échange d’images-clefs qui nous permettent de construire une narration aléatoire. À ceci près que celle-ci s’organise sur un thème délibérément choisi . Chacun crée des morceaux du film qui seront par la suite assemblés pour former un objet cinématographique d’une durée de 10 minutes environ. Ce film est la pierre angulaire de chaque volet. Il nous sert de source d’inspiration pour créer dans un second temps des œuvres plastiques avec différents médiums : peintures, dessins, sculptures, installations… Ces pièces ainsi réalisées sont des échos matérialisés du film, et permettent d’approfondir notre univers. Nous allons procéder de la même manière pour FOOD. »
(François Thierry)