04 juin
30 novembre
2021

RAPHAËL THIERRY

DE LA POstérité du soleil

SOLO SHOW
La 4rtgallery présentait l'exposition "De la postérité du soleil". Une exposition hétéroclite regroupant des peintures, des sculptures et des fusains de Raphaël Thierry de différentes époques. L’exposition a été inaugurée le 4 juin 2021, en même temps que la galerie.. Le 14 juin, Raphaël disparaissait de façon foudroyante.
Le titre, « De la postérité du soleil », fait référence au recueil que Camus écrivit, « La postérité du soleil » dialoguant avec les photographies d’Henriette Grindat (voir l’édition récente qui en a été faite par Gallimard, introduite par un poème De moment en moment et conclue par Naissance et jour levant d’une amitié de René Char). Il peut laisser songeur. Chacun fera résonner ces mots énigmatiques, ici, comme il l’entend. S’agit-il d’une prémonition de ce qui allait arriver ? Nous ne saurons jamais avec certitude si Raphaël Thierry en a eu l’intuition. Mais la question continue de se poser avec insistance et incline à penser que sa vie éclatante laissait derrière elle tout ce qu’on peut aujourd’hui regarder et que, peut-être, il rêvait à propos du souvenir, pourquoi pas de la renommée, que son œuvre pouvait soutenir.

C’est après le dernier accrochage que son autoportrait fut placé près des deux grandes figures qu’il s’attachait à magnifier. Le public demandait : « Mais qui est ce peintre ? » Il ne sera pas rassuré par ce rapprochement. Le visage inquiet, tendu, formule d’autres questions, écarte l’idée qu’il pouvait se mesurer en quelque manière à ses « modèles ». Il interrogeait leur grandeur, leur présence dans la posteritas « le temps qui vient après la mort et les gens de cette époque-là » (Gaffiot).

Cependant cette exposition n’a que des rapports lâches avec l’histoire littéraire ou l’amour de la Provence. On est tenté de prendre le mot « postérité », dans un sens métaphorique, comme ce qui vient après l’éclat, la splendeur, ce qui suit le rayonnement, quand il n’est plus ou bien comme ce qui est trace tardive de l’incandescence. C’était le cas de Camus lui-même qui évoquait par là l’illumination qu’avaient été les trois ans vécus à l’Isle-sur-Sorgue, et l’amitié avec Char, du temps où il habitait l’Hôtel de Palerne.
Pour le peintre, c’est la volonté de s’inscrire dans le voisinage de grands vivants. Un poil de vanité, beaucoup de nostalgie. [...]


François Thierry

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