04 Nov.
4 mars 2023

RAPHAËL THIERRY

PORTRAITS

SOLO SHOW
La 4rtgallery présente l'exposition "Portraits". Une sélection de 50 tableaux réalisés par Raphaël Thierry sur une période de 20 ans présentant un aperçu varié et riche d'un des thèmes de prédilection de l'artiste. ​
" La dimension du travail de Raphaël Thierry qui a pris de plus en plus d’importance au fil des années est assurément celle du portrait. Celui-ci a toujours été présent et a fini par prendre une place considérable. Je parle ici des aspects du portrait sans exclusive : aussi bien des apparences que de ce qui les traverse. Et, sur ce dernier point, la difficulté est grande, si l’on ne veut pas s’égarer dans des considérations convenues sur le «  caractère », la «  psychologie », bref, sur des considérations hautement problématiques qui conduiraient sans doute à de piteuses interprétations. On ne peut se satisfaire pourtant de cet énoncé : « aussi bien des apparences que de ce qui les traverse ». Il faut élucider ce qui ressort à l’expression. Le peintre agence des traits, des reliefs, des plans…. Jusqu’à ce qu’il densifie celle-ci et la rende vivante, frappante. Elle doit être manifestée par les moyens de la peinture et par eux seuls. Si celui qui regarde se mêle, dans cette perception complexe, d’utiliser des mots pour décrire ce qu’il voit, il s’affronte à des problèmes qui ne sont plus picturaux mais langagiers. Ceux-ci venant se coller à l’objet en question, le portrait : c’est une façon de ne plus le voir que d’en parler, d’en écrire. La figuration est, tout compte fait, incompatible avec la description, la narration, le commentaire. La peinture, muette, n’a pas besoin d’une pseudo-littérature pour se manifester. Et encore moins de « théorie ».

Ajoutons même que celle-ci, sous toutes les formes qu’elle génère, renforce plus qu’elle n’éclaire ce qu’a de fondamentalement énigmatique le visage humain. Le peintre fouille son sujet pour faire affleurer l’humanité interne de ce visage dans ce qu’il a de plus particulier, d’unique. Soit ! Ce qui est regardé oriente vers cette densité ou vers ce vide : humeurs, attitudes, dispositions d’être sans qu’il soit possible de distinguer, comme on l’entend toujours, la forme du fond, le superficiel du profond, le physique du spirituel, l’apparence de l’idée, le corps de l’âme… comme si nous étions rassurés de diviser, de parcelliser ce qui a justement une unité-choc à laquelle nous hésitons à nous risquer. Dans ces conditions, on devrait d’abord se taire et regarder. Nous n’y pouvons rien si l’expérience de cette phénoménalité nous rend bavards, qu’elle soit « profane » ou « savante ». [...] "

(François Thierry)

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